lundi 24 septembre 2007

Ma grand mère maternelle ; Rosanne FORTOUL





Rosanne naquit le 20 août 1879, à Lyon.

Ses parents Antoine FORTOUL et Rosanne DEMAILLE, étaient boulanger, au 37 rue grolé à LYON, dans le quartier des cordeliers, derrière l'eglise ST Bonnaventure, à l'angle de la rue Thomassin.
Le berceau de la famille FORTOUL se situe à LANS, un hameau de Jaussirs, près de Barcelonette dans les Alpes de hautes provence. Dans les années 1980, j'ai rencontré, Jean Rémy FORTOUL, notre lointain cousin, qui habitait toujours dans la magnifique ferme familiale, avec ses nombreux enfants . A la fin des années 1800, la région de Barcelonette connut un important exode rural, car la terre était trop pauvre pour nourrir ses nombreux enfants. C'est donc dans ce contexte, que mon arrière grand père se retrouva à Lyon.

Enfant, Antoine, fut gravement blessé, par une ruade de cheval, à un oeil. Devant l'évolution facheuse de la vue du jeune garçon, sa mère, l'emmenna en train voir le curé d'Ars, qui était célèbre à l'époque, avec un immense espoir dans le coeur, mais Jean marie VIANNEY, le curé d'ARS, ne put constater que la perte d'un oeil, il rassura neanmoins la mère et l'enfant en leur faisant la promesse que si Antoine gardait la foi, il sauvegarderait l'autre oeil. A 37 ans, en juin 1886, il dut se faire enlevé son oeil malade et porta, des lors, une prothèse en verre. Toute sa vie il resta très inquiet au sujet de sa vue et regardait souvent, avec une petit miroir rond, son oeil resté sain, miroir, que ma mère possède toujours, et qu'il portait dans la poche de sa veste,.
Le jour de sa sortie de l'hopital DIEU, situé à coté du commerce familial, Rosanne attendait son père sur un banc en pierre, à coté du porche de l'hospital. Elle portait à sa bouche une aiguille, lorsque son père arriva brusquement, la petite, dans son etonnement l'avala et n'osa rien dire à ses parents, mais cet evènement heureusement n'entraina aucune incidence sur sa santé.

Ma grand mère Rosanne passa donc son enfance sur Lyon, avec sa soeur Lcy et son petit frère Antonin, dans le beau quartier très animé des cordeliers, à l'époque avec la bourse de commerce, les halles de Lyon, les galeries Lafayette...


Rosanne, jouait sur les quais du Rhône, et le dimanche dans le beau parc de la tête d'or. Parfois, elle allait voir ses grands parents à la combe des Eparres dans l'Isère, à une cinquantaine de km.

Un jour d'hivers, alors qu"elle était partit en diligence voir ses grands parents, toute seule, assise sur les genoux d'un passager, ses petites jambes dépassaient la portière dans le froid glaciale. Arrivé à destination, la petite Rosanne ne pouvait plus marché, les pieds presque gelés et couverts d'engelures, mais la encore, on ne déplora aucune suite facheuse.


Dans les années 1887 1890, avec la restructuration de la rue Grolé, la petite famille fut expropriée et dut quitté Lyon. Antonin, avec l'argent de l'indemnité d'expropriation, fit construire un Hotel restaurant à la Combe des Eparres. Rosanne devait alors avoir 8 ans environ.



C'est au café restaurant de la combe, que ma grand mère Rosanne, en servant la clientèle, connut mon grand père, Joseph Porcher. Il était boulanger à Nivolas vermelle à quelques kilomètres de là.


Joseph, naquit le 7 avril 1872. Elevé dans une famille de modeste agriculteur, très tôt il fit son apprentissage. Travaiileur et homme avisé, il dut abandonné le métier de boulanger à cause de l'asthme causé par la farine. Comme son beau père Antonin, il fit construire un hotel restaurant, en face de la boulangerie et attendit le lancement de l'affaire, tenu par Rosanne, pour abandonner et vendre la boulangerie. A partir de ce moment, la petite famille propera très vite. C'était la belle époque et la fortune souriait aux entrepreurs. Avec six enfants, Rosanne, tenait l'hotel restaurant, secondé par une nourice, ma grand mère parternelle, et du personnel tandis que Joseph achetait une exploitation agricole pour approvisionner le restaurent et gérait un atelier de tissage.

Avec la réussite, Rosanne constata un chjangement dans le caractère de Joseph, son mari. la vie sentimentale passa au second plan au profit de ses affaires et Rosanne en souffrit beaucoup.

Joseph connut et survecut à deux epreuves difficiles, d'abord l'éloignement de sa famille et la mobilisation pour la guerre de 1914 -1918, puis la grippe Espagnole qui fit plus de mort que la première guerre mondiale ! Mais c'est en fait le nouveau fleau des temps modernes qui le tua, car il décéda d'un cancer le 9 septembre 1936, il avait 64 ans.
Rosanne avait alors 57 ans et mon grand père, organisa sa succession, en prévision de son décès prochain, en avantageant ses fils au détriment de ses filles et surtout de son épouse ! Personne, ne sut pourquoi il avait agit ainsi. Par machisme, pour avantager ses garçons, ou avait-il peur que sa veuve fortunée refasse sa vie ? Je pense que c'est par jalousie, par crainte que Rosanne puisse refaire sa vie.

De cette façon Rosanne se retrouva du jour au lendemain sans ressource, complètement dépendante de ses enfants.Dans sa grande générosité, Joseph légua à son épouse, une dépendance de deux pièces dans la ferme, pour éviter sans doute que Rosanne termine à l'hospice publique ! Elle qui avait batit de ses mains une grande partie de la richesse familiale !


Elle resta un temps à l’hôtel, avec son fils Raymond et sa belle fille Berthe, qui en avait hérité, puis partit, à la suite de mésententes, comme c'était prévisible, chez son fils René, qui avait hérité, lui, de l’exploitation agricole familiale. A la ferme, Rosanne se rendit utile en s’occupant des repas et des tâches ménagères, pendant que Marthe était aux travaux des champs. Marthe garda sa belle mère jusqu'à l’âge de 80 ans environ.


Rosanne fut heureuse pendant toutes ses années mais avec ses complications de santé, Marthe demanda à Jeanne, Yvonne et Elise, les filles de Rosanne, , de s’occuper de leur mère. Ma grand- mère alla en pension, par roulement, chez ses filles pendant un an ou deux, puis devant l’état de dépendance accrue, liée à la vieillesse, Yvonne et Jeanne trouvèrent la charge trop lourde.
Je me souviens du jour où nous étions allés lui rendre visite chez Yvonne. Ma tante se plaignit de ne plus pouvoir s’occuper de sa mère. Alors Rosanne suggéra résignée : « mes filles, placez-moi dans une maison de retraite, je ne veux pas être un poids ».
Ma mère répondit : « jamais ! Prépare tes affaires, je t’emmène chez moi »
Rosanne était tellement heureuse de se retrouver en face de son hôtel qu’elle aimait tant, ce commerce avait été toute son existence ! Elle passa la fin de sa vie assise dans son fauteuil en osier, sur le trottoir en été, ou derrière la fenêtre de la cuisine en hiver, regardant « son » hôtel repris par son fils Raymond, ravie par le va-et-vient des clients et du personnel, et satisfaite du développement de l’affaire familiale.
Elle récitait souvent des rosaires, en tricotant des chaussettes et des sous-vêtements, voulant toujours se sentir utile à 85 ans.

Chère Rosanne, si tu savais combien je détestais tes culottes tricotées que je portais surtout lorsque je devais me déshabiller les jours de vaccinations à l’école !
Chère Rosanne, je ne t’oublie pas, tu tiendras toujours une place à part dans mon cœur !

Je ne sais plus très bien combien de temps Rosanne vécut avec nous, mais lorsqu’elle arriva à la maison mes parents installèrent son lit dans la salle à manger. Les temps ont bien changé, car qui accepterait, de nos jours d’accueillir un vieux parent dans un petit appartement et d’installer son lit au milieu du séjour !
Cela ne posait pas de problème pour nous, personne ne s’est plaint de la promiscuité et du dérangement, sauf Rosanne qui savait bien qu’elle créait de l’embarra, mais Elise, ma mère, n’a jamais voulu la mettre dans une maison de retraite, car cette éventualité avait été évoqué parmi les enfants de Rosanne.

Chère Rosanne, je ne t’oublie pas, tu tiendras toujours une place à part dans mon cœur !


Rosanne décéda, le 18 août 1965, en embrassant la main de ma mère, comme un ultime geste de gratitude envers sa fille qui l’avait gardée près d’elle dans les derniers mois de sa vie, en disant : « je pars l’esprit en paix ».

samedi 1 septembre 2007

Ma grand mère paternelle ; Marie Morel


Marie MOREL & Pierre BADIN



Marie MOREL, ma grand mère


Ma grand mère paternelle, Marie Françoise MOREL est née à LUZY, dans la NIEVRE, le 15/09/1890.

Les origines familiales de ma grand mère

Son père Etienne Morel, était originaire d'Eydoche dans l'Isère et sa mère Marie Eusèbie Lonchamps, originaire d'Oye et Pallet, dans le Jura. Etienne et Marie Eusébie, ses parents, se rencontrèrent à Luzy, car Etienne était venu travailler comme bucheron dans les forêts du Moirvan, alors que Marie Eusébie avait été placé chez un oncle.

La vie difficile de Marie Eusébie ;

Marie Eusébie, était devenu orpheline. Alors qu'il était veuf, Jules Edouard, son père, décéda en 1877. Il rentrait d'un marché à Lons le Saunier et fut pris dans une tempête de neige, le soir venu. Il erra toute la nuit, sans retrouver son domicile et fut retrouvé le lendemain sans vie, pas très loin du village, laissant ses quatres enfants; Fortuna, Marie Eusébie, Victoria et Vital, orphelins. Dans le village d'Oye et Pallet, l'émotion fut vive et une croix élevée en sa mémoire. Cette croix existait toujours dans les années 1980.

A la mort de son père, en 1877, Marie Eusébie, née en 1869, avait 8 ans. Marie fut pris en charge par son parain et tuteur, Eusébe, son oncle, il était maréchal ferrand à la Rivière Drugeon, dans le Jura, berceau et lieu d"origine de la famille Lonchamps. En allant dans le Jura, dans les années 1980, j'ai rencontré les descendants de la famille d'Eusèbe, ils habitaient toujours dans la maison familliale, au dessus de l'atelier de la forge, qui était toujours équipée de ses vieux outils, c'était émouvant. Il me semblait qu'une porte allait s'ouvrir et que Jules Edouard et Marie, mon arrière grand mère allaient venir se joindre à nous.

Les frères et soeurs de Marie Eusébie

Concernat les autres enfants ; Je n'ai pas d'information sur Vital, mais Fortuna devint charpentier dans le village de Vaux et Chantegrue, Victoria, elle, fut institutrice à Premery. Ma mère, possédait une peinture de son protrait révèlant un visage fin et harminieux. Des quatres enfants, Victoria, eu la chance d'être pris en charge et élevé par un oncle, riche négociant en vin sur Luzy, et fit de brillantes études. Sur Victoria, je possède un certain nombre d'informations, en particulier qu'elles connu trois tourments dans sa vie, Tout d'abord, au moment de la séparation de l'eglise et de l'état, elle du choisir l'enseignement laique, très pieuse, elle vécut cela comme une renonciation envers sa foi. Puis, son fils unique, Pierre Dubois, brillant capitaine, décéda lors de la guerre de 14-18 et se fut un immense chagrin pour Victoria. Enfin, de caractère assez possessif, disait-on dans la famille, vis à vis de son fils unique, les relation avec sa belle fille furent toujours difficile et conflictuelle,


Marie Eusébie, elle, connu une vie beaucoup plus difficile.
De ses sept longues années de services militaires, Etienne MOREL, son époux, avait gardé un caractère difficile, et son métier de bucheron et de scieur de long dans les forêts du Morvan ne l'avait pas amenné à boire que de l'eau. A sa décharge, il faut noter que le métier de bucheron était très difficile et physique. A Luzy, son épouse, envoyait souvent sa fille ( ma grand mère Marie ) chercher Jules, attardé avec ses collègues dans les bistrots. Le couple ne s'entendait, donc pas très bien. Quelques années plus tard, pour une raison que j'ignore, mais peu être pour sortir Etienne de ce milieu de bucheron, le couple quitta Luzy et revint vivre à Eydoche, dans l'Isère. Etienne exerçat le metier de menuisier dans l'atelier de la maison d'Eydoche et à la fin de leur vie, Etienne et Marie vécurent plus ou moins séparé, chacun chez un enfant.Marie Eusébie décéda, à 70 ans, le 13 mai 1938 d'un cancer du sein. Etienne, né le 16 janvier 1859, décéda en 1945, à la fin de la seconde guerre mondiale agé de 86 ans ! Ils reposent, néanmoins tout les deux, cote à cote, pour l'éternité, dans le cimetière de Nivolas Vermelle.

Revenons à ma grand mère, Marie Françoise Morel, leur fille.

Assez jeune, elle rentra vivre à Eydoche chez ses tantes paternelles. De cette époque, elle nous raconta, enfants, des anectodes qui révèle assez bien son caractère ; lorsqu'elle gardait les chèvres de ses tantes, Marie adorait monter sur leur dos, les faisant courir dans les champs ! les tantes s'etonnant, pour cause, du peu de lait que faisait la traite du soir !
Marie connut mon grand père ; Pierre BADIN, en venant travailler comme aide ménagère chez ma grand mère maternelle Rosanne à Nivolas Vermelle.
Marie avait un fort caractère, très volontaire. Jeune, elle fut la prmière, au village, à porter des robes qui dévoillait les mollets et fit un scandale à l'Eglise. Elle fut également à l'innitiative de la création du premiert syndicat ouvrier dans les usines de tissage ou elle travaillait durement.

Marie mena une vie très besogneuse ; ouvrière tisseuse, avec les horaires épuisants de l'époque, elle prenait le temps de faire des heures de ménages, en dehors de l'horaire de l'usines et des obligations familliales !
Toute sa vie, elle fut très dévouée, soulageant ses voisins et gardant ses parents et beaux parents sur leurs vieux jours. Ma tante Marinette, m'expliqua que pour acceuillir tous ce petit monde, on séparait la chambre avec des rideaux pour donner un peu d'intimité aux divers occupants. La nuit, les voisins parfois venaient taper aux volets pour venir chercher ma grand mère, soulager des malades. Le matin le réveil était très matinale, mais malgré tout, elle prenait sur son sommeil, pour aller soulager les souffrances des uns et des autres.

Elle connut deux épreuves à quelques années d'écart ; la mort de son fils Pierre, fullisé par les Allemands, quelques heures avant la libération de Grenoble et la perte de son mari, mon grand père Pierre, emporté par la longue et pénible maladie de la tuberculose, maladie qui fit tant de décès dans ces années là !

Avec le mariage des enfants, Marie se retrouva seule dans la petite maison " du carre" . Maison qu'elle hérita du frère de sa belle mère, Rose PERRIN, par gratitude pour l'avoir acceuilli sur ses vieux jours.


A sa retraite, bien méritée, elle laissa la maison à son fils Gérard, pour venir habiter, dans un modeste deux pièces, près de la place du village.


Elle passa, les dernières années de sa vie, valides, à aider son fils Gérard, père d'une famille nombreuses de sept enfants. Puis, en 1970, après la mort de son fils et de mon père, Albert, elle perdit sa vivacité d'esprit et perdit assez vite la mémoire. Elle termina sa vie, elle si courageuse, en retombant dans l'enfance, coupée d'un monde qu'elle ne comprenait plus.



Mais de toutes ces années retracées rapidement de la vie de Marie, ma grand mère, je retiendrait d'elle, un caractère fort et volontaire certe, dévoué également mais jeune et enjoué d'esprit, malgré les épreuves traversées.