lundi 24 septembre 2007

Ma grand mère maternelle ; Rosanne FORTOUL





Rosanne naquit le 20 août 1879, à Lyon.

Ses parents Antoine FORTOUL et Rosanne DEMAILLE, étaient boulanger, au 37 rue grolé à LYON, dans le quartier des cordeliers, derrière l'eglise ST Bonnaventure, à l'angle de la rue Thomassin.
Le berceau de la famille FORTOUL se situe à LANS, un hameau de Jaussirs, près de Barcelonette dans les Alpes de hautes provence. Dans les années 1980, j'ai rencontré, Jean Rémy FORTOUL, notre lointain cousin, qui habitait toujours dans la magnifique ferme familiale, avec ses nombreux enfants . A la fin des années 1800, la région de Barcelonette connut un important exode rural, car la terre était trop pauvre pour nourrir ses nombreux enfants. C'est donc dans ce contexte, que mon arrière grand père se retrouva à Lyon.

Enfant, Antoine, fut gravement blessé, par une ruade de cheval, à un oeil. Devant l'évolution facheuse de la vue du jeune garçon, sa mère, l'emmenna en train voir le curé d'Ars, qui était célèbre à l'époque, avec un immense espoir dans le coeur, mais Jean marie VIANNEY, le curé d'ARS, ne put constater que la perte d'un oeil, il rassura neanmoins la mère et l'enfant en leur faisant la promesse que si Antoine gardait la foi, il sauvegarderait l'autre oeil. A 37 ans, en juin 1886, il dut se faire enlevé son oeil malade et porta, des lors, une prothèse en verre. Toute sa vie il resta très inquiet au sujet de sa vue et regardait souvent, avec une petit miroir rond, son oeil resté sain, miroir, que ma mère possède toujours, et qu'il portait dans la poche de sa veste,.
Le jour de sa sortie de l'hopital DIEU, situé à coté du commerce familial, Rosanne attendait son père sur un banc en pierre, à coté du porche de l'hospital. Elle portait à sa bouche une aiguille, lorsque son père arriva brusquement, la petite, dans son etonnement l'avala et n'osa rien dire à ses parents, mais cet evènement heureusement n'entraina aucune incidence sur sa santé.

Ma grand mère Rosanne passa donc son enfance sur Lyon, avec sa soeur Lcy et son petit frère Antonin, dans le beau quartier très animé des cordeliers, à l'époque avec la bourse de commerce, les halles de Lyon, les galeries Lafayette...


Rosanne, jouait sur les quais du Rhône, et le dimanche dans le beau parc de la tête d'or. Parfois, elle allait voir ses grands parents à la combe des Eparres dans l'Isère, à une cinquantaine de km.

Un jour d'hivers, alors qu"elle était partit en diligence voir ses grands parents, toute seule, assise sur les genoux d'un passager, ses petites jambes dépassaient la portière dans le froid glaciale. Arrivé à destination, la petite Rosanne ne pouvait plus marché, les pieds presque gelés et couverts d'engelures, mais la encore, on ne déplora aucune suite facheuse.


Dans les années 1887 1890, avec la restructuration de la rue Grolé, la petite famille fut expropriée et dut quitté Lyon. Antonin, avec l'argent de l'indemnité d'expropriation, fit construire un Hotel restaurant à la Combe des Eparres. Rosanne devait alors avoir 8 ans environ.



C'est au café restaurant de la combe, que ma grand mère Rosanne, en servant la clientèle, connut mon grand père, Joseph Porcher. Il était boulanger à Nivolas vermelle à quelques kilomètres de là.


Joseph, naquit le 7 avril 1872. Elevé dans une famille de modeste agriculteur, très tôt il fit son apprentissage. Travaiileur et homme avisé, il dut abandonné le métier de boulanger à cause de l'asthme causé par la farine. Comme son beau père Antonin, il fit construire un hotel restaurant, en face de la boulangerie et attendit le lancement de l'affaire, tenu par Rosanne, pour abandonner et vendre la boulangerie. A partir de ce moment, la petite famille propera très vite. C'était la belle époque et la fortune souriait aux entrepreurs. Avec six enfants, Rosanne, tenait l'hotel restaurant, secondé par une nourice, ma grand mère parternelle, et du personnel tandis que Joseph achetait une exploitation agricole pour approvisionner le restaurent et gérait un atelier de tissage.

Avec la réussite, Rosanne constata un chjangement dans le caractère de Joseph, son mari. la vie sentimentale passa au second plan au profit de ses affaires et Rosanne en souffrit beaucoup.

Joseph connut et survecut à deux epreuves difficiles, d'abord l'éloignement de sa famille et la mobilisation pour la guerre de 1914 -1918, puis la grippe Espagnole qui fit plus de mort que la première guerre mondiale ! Mais c'est en fait le nouveau fleau des temps modernes qui le tua, car il décéda d'un cancer le 9 septembre 1936, il avait 64 ans.
Rosanne avait alors 57 ans et mon grand père, organisa sa succession, en prévision de son décès prochain, en avantageant ses fils au détriment de ses filles et surtout de son épouse ! Personne, ne sut pourquoi il avait agit ainsi. Par machisme, pour avantager ses garçons, ou avait-il peur que sa veuve fortunée refasse sa vie ? Je pense que c'est par jalousie, par crainte que Rosanne puisse refaire sa vie.

De cette façon Rosanne se retrouva du jour au lendemain sans ressource, complètement dépendante de ses enfants.Dans sa grande générosité, Joseph légua à son épouse, une dépendance de deux pièces dans la ferme, pour éviter sans doute que Rosanne termine à l'hospice publique ! Elle qui avait batit de ses mains une grande partie de la richesse familiale !


Elle resta un temps à l’hôtel, avec son fils Raymond et sa belle fille Berthe, qui en avait hérité, puis partit, à la suite de mésententes, comme c'était prévisible, chez son fils René, qui avait hérité, lui, de l’exploitation agricole familiale. A la ferme, Rosanne se rendit utile en s’occupant des repas et des tâches ménagères, pendant que Marthe était aux travaux des champs. Marthe garda sa belle mère jusqu'à l’âge de 80 ans environ.


Rosanne fut heureuse pendant toutes ses années mais avec ses complications de santé, Marthe demanda à Jeanne, Yvonne et Elise, les filles de Rosanne, , de s’occuper de leur mère. Ma grand- mère alla en pension, par roulement, chez ses filles pendant un an ou deux, puis devant l’état de dépendance accrue, liée à la vieillesse, Yvonne et Jeanne trouvèrent la charge trop lourde.
Je me souviens du jour où nous étions allés lui rendre visite chez Yvonne. Ma tante se plaignit de ne plus pouvoir s’occuper de sa mère. Alors Rosanne suggéra résignée : « mes filles, placez-moi dans une maison de retraite, je ne veux pas être un poids ».
Ma mère répondit : « jamais ! Prépare tes affaires, je t’emmène chez moi »
Rosanne était tellement heureuse de se retrouver en face de son hôtel qu’elle aimait tant, ce commerce avait été toute son existence ! Elle passa la fin de sa vie assise dans son fauteuil en osier, sur le trottoir en été, ou derrière la fenêtre de la cuisine en hiver, regardant « son » hôtel repris par son fils Raymond, ravie par le va-et-vient des clients et du personnel, et satisfaite du développement de l’affaire familiale.
Elle récitait souvent des rosaires, en tricotant des chaussettes et des sous-vêtements, voulant toujours se sentir utile à 85 ans.

Chère Rosanne, si tu savais combien je détestais tes culottes tricotées que je portais surtout lorsque je devais me déshabiller les jours de vaccinations à l’école !
Chère Rosanne, je ne t’oublie pas, tu tiendras toujours une place à part dans mon cœur !

Je ne sais plus très bien combien de temps Rosanne vécut avec nous, mais lorsqu’elle arriva à la maison mes parents installèrent son lit dans la salle à manger. Les temps ont bien changé, car qui accepterait, de nos jours d’accueillir un vieux parent dans un petit appartement et d’installer son lit au milieu du séjour !
Cela ne posait pas de problème pour nous, personne ne s’est plaint de la promiscuité et du dérangement, sauf Rosanne qui savait bien qu’elle créait de l’embarra, mais Elise, ma mère, n’a jamais voulu la mettre dans une maison de retraite, car cette éventualité avait été évoqué parmi les enfants de Rosanne.

Chère Rosanne, je ne t’oublie pas, tu tiendras toujours une place à part dans mon cœur !


Rosanne décéda, le 18 août 1965, en embrassant la main de ma mère, comme un ultime geste de gratitude envers sa fille qui l’avait gardée près d’elle dans les derniers mois de sa vie, en disant : « je pars l’esprit en paix ».

samedi 1 septembre 2007

Ma grand mère paternelle ; Marie Morel


Marie MOREL & Pierre BADIN



Marie MOREL, ma grand mère


Ma grand mère paternelle, Marie Françoise MOREL est née à LUZY, dans la NIEVRE, le 15/09/1890.

Les origines familiales de ma grand mère

Son père Etienne Morel, était originaire d'Eydoche dans l'Isère et sa mère Marie Eusèbie Lonchamps, originaire d'Oye et Pallet, dans le Jura. Etienne et Marie Eusébie, ses parents, se rencontrèrent à Luzy, car Etienne était venu travailler comme bucheron dans les forêts du Moirvan, alors que Marie Eusébie avait été placé chez un oncle.

La vie difficile de Marie Eusébie ;

Marie Eusébie, était devenu orpheline. Alors qu'il était veuf, Jules Edouard, son père, décéda en 1877. Il rentrait d'un marché à Lons le Saunier et fut pris dans une tempête de neige, le soir venu. Il erra toute la nuit, sans retrouver son domicile et fut retrouvé le lendemain sans vie, pas très loin du village, laissant ses quatres enfants; Fortuna, Marie Eusébie, Victoria et Vital, orphelins. Dans le village d'Oye et Pallet, l'émotion fut vive et une croix élevée en sa mémoire. Cette croix existait toujours dans les années 1980.

A la mort de son père, en 1877, Marie Eusébie, née en 1869, avait 8 ans. Marie fut pris en charge par son parain et tuteur, Eusébe, son oncle, il était maréchal ferrand à la Rivière Drugeon, dans le Jura, berceau et lieu d"origine de la famille Lonchamps. En allant dans le Jura, dans les années 1980, j'ai rencontré les descendants de la famille d'Eusèbe, ils habitaient toujours dans la maison familliale, au dessus de l'atelier de la forge, qui était toujours équipée de ses vieux outils, c'était émouvant. Il me semblait qu'une porte allait s'ouvrir et que Jules Edouard et Marie, mon arrière grand mère allaient venir se joindre à nous.

Les frères et soeurs de Marie Eusébie

Concernat les autres enfants ; Je n'ai pas d'information sur Vital, mais Fortuna devint charpentier dans le village de Vaux et Chantegrue, Victoria, elle, fut institutrice à Premery. Ma mère, possédait une peinture de son protrait révèlant un visage fin et harminieux. Des quatres enfants, Victoria, eu la chance d'être pris en charge et élevé par un oncle, riche négociant en vin sur Luzy, et fit de brillantes études. Sur Victoria, je possède un certain nombre d'informations, en particulier qu'elles connu trois tourments dans sa vie, Tout d'abord, au moment de la séparation de l'eglise et de l'état, elle du choisir l'enseignement laique, très pieuse, elle vécut cela comme une renonciation envers sa foi. Puis, son fils unique, Pierre Dubois, brillant capitaine, décéda lors de la guerre de 14-18 et se fut un immense chagrin pour Victoria. Enfin, de caractère assez possessif, disait-on dans la famille, vis à vis de son fils unique, les relation avec sa belle fille furent toujours difficile et conflictuelle,


Marie Eusébie, elle, connu une vie beaucoup plus difficile.
De ses sept longues années de services militaires, Etienne MOREL, son époux, avait gardé un caractère difficile, et son métier de bucheron et de scieur de long dans les forêts du Morvan ne l'avait pas amenné à boire que de l'eau. A sa décharge, il faut noter que le métier de bucheron était très difficile et physique. A Luzy, son épouse, envoyait souvent sa fille ( ma grand mère Marie ) chercher Jules, attardé avec ses collègues dans les bistrots. Le couple ne s'entendait, donc pas très bien. Quelques années plus tard, pour une raison que j'ignore, mais peu être pour sortir Etienne de ce milieu de bucheron, le couple quitta Luzy et revint vivre à Eydoche, dans l'Isère. Etienne exerçat le metier de menuisier dans l'atelier de la maison d'Eydoche et à la fin de leur vie, Etienne et Marie vécurent plus ou moins séparé, chacun chez un enfant.Marie Eusébie décéda, à 70 ans, le 13 mai 1938 d'un cancer du sein. Etienne, né le 16 janvier 1859, décéda en 1945, à la fin de la seconde guerre mondiale agé de 86 ans ! Ils reposent, néanmoins tout les deux, cote à cote, pour l'éternité, dans le cimetière de Nivolas Vermelle.

Revenons à ma grand mère, Marie Françoise Morel, leur fille.

Assez jeune, elle rentra vivre à Eydoche chez ses tantes paternelles. De cette époque, elle nous raconta, enfants, des anectodes qui révèle assez bien son caractère ; lorsqu'elle gardait les chèvres de ses tantes, Marie adorait monter sur leur dos, les faisant courir dans les champs ! les tantes s'etonnant, pour cause, du peu de lait que faisait la traite du soir !
Marie connut mon grand père ; Pierre BADIN, en venant travailler comme aide ménagère chez ma grand mère maternelle Rosanne à Nivolas Vermelle.
Marie avait un fort caractère, très volontaire. Jeune, elle fut la prmière, au village, à porter des robes qui dévoillait les mollets et fit un scandale à l'Eglise. Elle fut également à l'innitiative de la création du premiert syndicat ouvrier dans les usines de tissage ou elle travaillait durement.

Marie mena une vie très besogneuse ; ouvrière tisseuse, avec les horaires épuisants de l'époque, elle prenait le temps de faire des heures de ménages, en dehors de l'horaire de l'usines et des obligations familliales !
Toute sa vie, elle fut très dévouée, soulageant ses voisins et gardant ses parents et beaux parents sur leurs vieux jours. Ma tante Marinette, m'expliqua que pour acceuillir tous ce petit monde, on séparait la chambre avec des rideaux pour donner un peu d'intimité aux divers occupants. La nuit, les voisins parfois venaient taper aux volets pour venir chercher ma grand mère, soulager des malades. Le matin le réveil était très matinale, mais malgré tout, elle prenait sur son sommeil, pour aller soulager les souffrances des uns et des autres.

Elle connut deux épreuves à quelques années d'écart ; la mort de son fils Pierre, fullisé par les Allemands, quelques heures avant la libération de Grenoble et la perte de son mari, mon grand père Pierre, emporté par la longue et pénible maladie de la tuberculose, maladie qui fit tant de décès dans ces années là !

Avec le mariage des enfants, Marie se retrouva seule dans la petite maison " du carre" . Maison qu'elle hérita du frère de sa belle mère, Rose PERRIN, par gratitude pour l'avoir acceuilli sur ses vieux jours.


A sa retraite, bien méritée, elle laissa la maison à son fils Gérard, pour venir habiter, dans un modeste deux pièces, près de la place du village.


Elle passa, les dernières années de sa vie, valides, à aider son fils Gérard, père d'une famille nombreuses de sept enfants. Puis, en 1970, après la mort de son fils et de mon père, Albert, elle perdit sa vivacité d'esprit et perdit assez vite la mémoire. Elle termina sa vie, elle si courageuse, en retombant dans l'enfance, coupée d'un monde qu'elle ne comprenait plus.



Mais de toutes ces années retracées rapidement de la vie de Marie, ma grand mère, je retiendrait d'elle, un caractère fort et volontaire certe, dévoué également mais jeune et enjoué d'esprit, malgré les épreuves traversées.

dimanche 29 juillet 2007

Albert Badin




Mon père, Albert Badin, était issu d’une famille paysanne et ouvrière.


Né le 6 octobre 1921, il était le deuxième d'une famille de 4 enfants. Albert a toujours été très proche de son frère Pierre, aîné de seulement un an, c'était presque deux frère jumeaux.
Ils étaient toujours partants, tous les deux pour faire des blagues et inséparables dans leurs loisirs et le sport .

Dans la famille, pour des raisons financières, seul Pierre a fait des études, et c'est en partie Albert qui , par son travail d'aide livreur de charbon, en 1937, à l'âge de 16 ans, a financer les études d'instituteur de son aîné. Mais je n'ai jamais entendu mon père, plus tard, se plaindre de cette différence de traitement.


Du même village, mes parents se sont toujours connu, mais ils s'aimèrent dés l'adolescence.
Mes parents célébrèrent leur fiançailles en janvier 1942 et se marièrent, en pleine guerre, le 6 mars 1943. Elise avait 19 ans et Albert 22 ans.
Pour les anneaux et la bague, Albert donna au bijoutier son beau bracelet en or.

Pour éviter de partir au service du travail obligatoire, en Allemagne, Pierre et Albert, préférèrent travailler dans les mines de charbons au village de la Mure, au dessus de Grenoble. Le jeune couple partit, en train et s'installa dans un petit village à la Motte d'availlan. Le travail au fond de la mine fut très dur pour Albert qui était souvent malade, malgré la gentillesse des vieux ouvriers qui avaient compassion pour ce jeune garçon. Albert échappa de justesse a une rafle des Allemands, car il y avait beaucoup d'accrochage dans les maquis du Vercor, juste à coté. Mais le jour de la libération de Grenoble, Pierre, son frère bien aimé, fut fusillé par les soldats ennemis, le 22/08/1944. Il avait seulement 24 ans !

En l'espace de quelques années, les évènements se précipitèrent pour le jeune couple. Elise fut gravement malade, d'une pleurésie, alors qu'elle était enceinte, au contact de son beau père tuberculeux et fit également une dépression nerveuse.

En 1945, c'est la naissance de premier enfant ; Roland, le 10 juillet 1945.

En 1946, c'est au tours d'Albert de tomber malade, plus ou moins de tuberculose et alla faire un séjour dans un sanatorium en Montagne.

En 1947, c'est le décès de son père, des suites également de la tuberculose.

Après la guerre, le jeune couple alla vivre quelques temps à l'Hotel restaurant avec Rosanne, la mère d'Elise, à Nivolas Vermelle, puis avec le retour de Raymond, le frère de ma mère, qui avait hérité du commerce. Raymond était parti à Nice, pour monter une autre affaire, mais sans succes, mes parents durent quitter l'hôtel et lui laissèrent la place.

En principe Raymond, voulait vendre l'hôtel de Nivolas afin d'acheter un commerce sur NICE, mais il fallait l'accord de ma mère à l'époque, qui refusa. On peut dire, avec le recul, que Raymond doit une fière chandelle à sa soeur, car sinon, avec l'échec de son commerce à Nice, il aurait tout perdu !

Albert, après avoir tenté de monter, lui aussi, une affaire de fabrication de palette en bois avec son beau frère Clément, mais sans succès, chercha un emploi d'ouvrier.

il avait 31 ans à ma naissance, en 1952, et commençait à sortir de son poste d’ouvrier pour rentrer dans les bureaux de l’usine Voisin & Pascal, à La Combe des Eparres. Homme intelligent, avec simplement le certificat d’étude en poche, il a progressé vers un poste de responsable administratif et financier, puis d’adjoint à la direction.
Cette promotion ne lui avait pas enlevé sa simplicité, car j’ai toujours connu mon père se déplacer en motocyclette de tous temps, pour se rendre à son travail, comme l’ensemble des ouvriers de l’usine. Parfois, un collègue en vélo, s’accrochait à son épaule pour avancer plus rapidement.


A coté de son travail et de ses collègues qu’il adorait, Albert avait une passion pour la chasse et le jardinage. Dès la sortie du travail, il allait, aux beaux jours à son jardin, et, à l’automne, à la chasse avec son beau frère René. Il avait une grand amitié pour René et allait souvent à sa ferme pour discuter. René a probablement remplacer, comme confident, son frère Pierre.
Son goût pour ces activités témoignait d’un caractère calme et assez solitaire mais toutefois très avenant avec les habitants du village.
Albert avait un caractère doux et posé, mais assez jovial et aimait bien à l'occasion mimer les tics et les expressions des uns et des autres. Il était simple et adorait les activités proche de la nature, outre la chasseet et le jardinage ; la cueillette des champignon, la pêche.




Les fêtes de famille

Dans les années 50 et 60, Les fêtes de famille suivaient deux calendriers, celui de la nature et celui de la liturgie.
A cette époque, à la ferme de Marthe et René, les fêtes de famille suivaient le rythme des saisons et récompensaient l’entraide de tous pour les diverses récoltes. C’étaient les vendanges, l’enterrement du cochon, les moissons, la récolte des pommes de terre. A la fin des année 50, j’ai vu disparaître des pratiques paysannes ancestrales comme le labourage des sols avec la herse tirée par un cheval, les râteaux en bois pour les foins, le geste auguste du semeur, et bien d’autres pratiques très anciennes qui disparurent au début des années soixante, devant les progrès rapides de la mécanisation de l’agriculture.
Le calendrier liturgique avec les fêtes de Pâques et surtout de Noël étaient des grands moments dans la vie familiale. Il y avait une atmosphère particulière de recueillement et de joie partagés à l’occasion des étapes clés de l’année et de la vie, autour des choses simples, mais pourtant sacralisées de la vie.
L’eucharistie en est l’exemple le plus frappant : en effet la chrétienté fonde son culte autour du partage du pain et du vin, « fruit de la terre, de la vigne et du travail des hommes ».
La liturgie donnait à certains moments clés de l’année et également de la vie, comme la naissance, l’adolescence, le mariage, le décès, une dimension sacrée et solennelle que la vie séculière et profane ne peut révéler.

Les vacances en famille

A cette époque, les vacances en famille étaient plus rares, mon père n’aimait pas partir de son village, et au bout de quelques jours il s’ennuyait. Il ne semblait pas comprendre cet engouement pour le dépaysement, car lui, il adorait son pays, son terroir, son métier, et il trouvait tout cela assez artificiel. Je ne sus jamais si cette attitude de mon père témoignait d’une sagesse ou d’un égoïsme, je pense un peu des deux, car il avait de grandes passions : la chasse, le jardinage, et la cueillette des champignons, et il recherchait dès que possible, en sortant du travail, la tranquillité, loin des tracas de la vie de famille.
De mémoire, mes parents ne connurent que deux séjours de vacances dans leur vie de couple : d’abord, en confiant leurs enfants à Marthe, ils partirent seuls, dans le midi de le France, chez Jeanne, la sœur de ma mère, dans sa maison des Sablettes, près de Toulon. C’était dans les années 50.
De ce séjour, j’ai dans mes archives, des photos de vacances où ils semblent si heureux que cela me réchauffe le cœur. Ma mère a gardé sur sa commode de sa chambre, jusqu'à la mort de mon père, une photo de ce moment privilégié.
Plus tard, début des années 60, nous partîmes une unique fois en vacances, une dizaine de jours, dans le sud-ouest de la France, car mon père connaissait un ancien directeur de l’usine, Monsieur Mercier, avec qui il avait lié amitié. Cet ancien directeur était très reconnaissant à mon père d’avoir mobilisé les ouvriers de l’usine lors de son licenciement. Ce n’est pas banal en effet qu’un directeur soit défendu par ses employés, qui étaient allé l’accompagner, lors de son entretien de licenciement, devant la direction du siège à Lyon.
Ces vacances, quel événement pour la famille !
De bon matin, nous quittâmes le village encore endormi, destination Lourdes, puis Toulouse, en faisant un crochet vers Perpignan par la fameuse nationale 7 !
Enfant, tout nous semble tellement plus beau, le nez collé au vitre de la 203, je regardais défiler les paysages. Un jour que mon père s’aventura à faire du 100 km heure, ma mère s’exclama : « mais enfin Albert, tu es fou ! »
De ces vacances, d’une semaine environ, je garde essentiellement des souvenirs de visites de monuments, point de baignades et de petits copains, mais nous étions tous contents !.
Mais les véritables moments de détente, pour la famille étaient le jour du Seigneur !



En 1968, la France connut son psychodrame !
La vie économique s’arrêta, il y avait une atmosphère irréelle, plus personne ne semblait maîtriser la situation. Mon père, sympathisant Gaulliste, s’inquiétait de tous ces désordres, transmis par les journaux et la télévision, et tandis que des cousins, militants de gauche, participaient aux manifestations contre le gouvernement, un frère d’Eddy, mon beau frère, membre de la Compagnie Républicaine de Sécurité ( CRS ) réprimait les contestataires !
Moi, je restais spectateur et dubitatif...
Sur le plan des idées politiques, mon père était plutôt anticommuniste, il admirait beaucoup le Général de Gaulle, et catholique plutôt traditionaliste, sans être intégriste, il refusait les idées athées et révolutionnaires du Parti Communiste.
Pourtant fils d’ouvrier et de petit exploitant agricole, son poste de chef du personnel ne le coupait pas de la sympathie du monde ouvrier.
Il n’était pas militant et se méfiait des partis politiques, mais avait fait quelques tentatives pour se présenter aux élections municipales de Nivolas Vermelle, sans succès, contre le maire communiste de l’époque monsieur Pellet.
J’ai des souvenirs de réunions assez passionnées, fin des années 50, de mon père avec ses colistiers, pour préparer les élections municipales.
Mon père ne comprenait pas la présence de son frère Gérard sur la liste du Parti Communiste, en qualité de premier adjoint, il la jugeait incompatible avec sa foi chrétienne.
A l’époque les débats politiques étaient assez houleux et les adversaires faisaient preuves souvent d’intolérance, le parti communiste était très puissant.
Il était de bon ton, pour un intellectuel de se dire de gauche, et les idées de droite en France paraissaient ringardes, cela énervait beaucoup mon père.
Sur le plan de sa foi catholique, je crois qu’il n’adhérait pas trop à la réforme de l’église, issue du concile de Vatican II avec le pape Paul VI et Jean XXIII.
Il pratiquait avec fidélité sa foi d’enfance transmise par sa mère et ne comprenait pas trop toute cette remise en cause.

Le décès de mon père

Dans la famille un drame se préparait, sans que j’en aie trop suivi le déroulement.
Mon père était malade depuis un an environ et ma mère, avec le souci de me préserver, ne m’avait pas informé de la nature exacte de cette maladie.
A 18 ans, je ne voyais pas que mon père dépérissait à coté de moi !
Un matin de mars 1971, ma mère qui avait passé la nuit près d’Albert, revint de la clinique, avec mon cousin Jacky Rabatel, tôt le matin pour me réveiller.
- « Jacques, sois fort, il faut aller voir papa à la clinique, il va nous quitter »
- « Va chercher le curé pour l’extrême-onction et descend avec lui »
Lorsque j’arrivai dans la chambre de mon père, la famille était là, autour d’Albert qui priait, cela me parut quelque peu irréel, j’étais si peu préparé à cette éventualité.
Je me penchai sur le visage de mon cher père qui me dit « Adieu petit ».
Il demanda à mon beau frère Eddy : « je glisse, peux-tu me remonter ? » puis il expira dans ses bras !
C’est trop bête, cher papa, je t’ai laissé partir sans te dire que je t’aimais !

Pierre badin


Pierre badin, fils de Joseph Pierre et de Rose PERRIN, naquit le 26 aout 1886.
Pierre était maçon, comme son père. Dans la famille Badin, depuis plusieur génération, déjà, l'exploitation familiale ne permettait plus de vivre de la terre.
Pierre BADIN, connut Marie MOREL, son épouse, en venant avec ses copains au café restaurant PORCHER, mes grands parents du coté maternel. Marie était employée dans l'établissement.
Il fut mobilisé pendanr la guerre de 1914-1918 et se battit sur le front en Lorraine. Il ne parlait jamais de ces effroyables années et revenat de cet enfer sans une égratignure, mais avec probablement une âme meurtrie. Homme très pieux, lorsqu'il partait à l'assaut, il voyait toujours Marie, la mère de Jésus, devant lui les bras ouvert pour le protégé des balles.
Il se mariat, vers la fin de la guerre, quelques mois avant la démobilisation le 13 mai 1918 à Eydoche, le village de la mariée.
Ils eurent quatres enfants, le premier Pierre en 1919, puis mon père ; Albert en 1920, puis plus tard deux jumeaux ; Gérard et Marinette.
Les conditions matérielles étaient très dures, outre les quatres enfants, ils hébergaient les vieux parents de son épouse, dans les chambres, les pièces étaient séparées par des rideaux pour donner un peu d'intimité à chacun.
Le jeunes couples vivait dans la quartier du carre, en location, à coté des parents de Pierre. Rose PERRIN sa mère était née le 11/11/1859 et décéda le 17 décembre 1937 à l'age de 78 ans. D"après ma grande tante Maria, la soeur de mon grand père, Rose était une femme très vive, qui ne tenait pas en place. Rose était très active et s'occuppait volontier de la vie paroissiale. Elle aimait beaucoup s'occupper de ses petits enfants et soulageait ainsi ma grans mère Marie qui travaillait dure pour améliorer le quotidien de la petite famille. Rose était très serviable et s'occuppa de son frère Charles, sur ses vieux jours sans enfants. A la mort de Charles, Rose hérita de sa maison.
D'un caractère discret et doux, mon grand père tempérait le tempérament de feu de Marie, ma grand mère.
Avec le debut de la second guerre de 39-45 deux épruves le frappèrent, tout d'abord la tuberculose, puis la mort de son fils Pierre, fusillé par les Allemands le jour de la libération de Grenoble.
Il mourrut le 13 mai 1947, date anniversaire de son mariage et quelques jours avant le 155 aout la fête de Marie, la mère de Jésus, qu'il portait affectueusement dans son coeur. Il partit rejoindre tous ses compagnons de combats morts pendant la grande guerre de 14-18 et avec une pensée pour son fils Pieere.

Joseph pierre badin



Joseph pierre Badin ( à droite sur la photo )
Joseph Pierre Badin, naquit le 25 avril 1858 fils de .....


Il exerça le dur métier de maçon, sa fille maria, me raconta que son père se levait très tôt le matin, vers les 5 h, pour rejoindre à pied les chantiers.

Pierre badin

Pierre badin, fils de Joseph et de ............., naquit le 26 juin 1816.
N"étant pas le fils ainé, il n'hérita pas de l'exploitation familiale et du apprendre le metier de boulanger, d'après ma grande tante maria.

Joseph badin

Joseph Badin, fils de Noél et de Marguerite GAGET, naquit le 3 juillet 1781.

En 1802, date de décès de son père Noel, Joseph avait 21 ans et en qualité d'ainé s'occupa de toute la nombreuse famille de 7 enfants.

Dans le testament de Noel, on trouve ;

" le 29 pluviose après midi, l'an IX de la république, par devant moi notaire public à Bourgoin, a comparu Noel BADIN, fermier et propriétaire au lieu dit de Nivolas, actuellement à ST AGNIN, lequel sieur, de sa seule volonté et entendement et en santé, en présenxce de trois témoins ( suit leurs noms ) à fait connaissance de ses dernières volontés.
"donne et lègue la jouissance de la moitié de la ferme à son épouse Marguerite GAGET, donne et lègue à Joseph BADIN, son fils ; sa maison sise à NIVOLAS, joint au levant ; la grande route, au midi ; sa grange, au couchant ; le ruisseau ( ....) "

Dans le bail que Noel signa en 1791, il est précisé que la propriété est composée de prés, bois, chataigneray, jardin et verger le tout pour un contenu d'environ 15 journeaux de 900 toises royales chacune. 1 toise = 6 pieds = 1.949 m arrondi à 2 metres soit une surface totale de
15 x 900 x 1.949 m = 26311 metres.

Joseph décéda le 24 mai 1861, a l'age de 80 ans.

D'après la tradition familiale, un ancêtre a été grognard de Napoléon. Cela ne pouvait être qu'un enfant de Noel. Joseph peût être, ou un autre garçon ? Il conviendrait de faire des recherches dans les archives et registres militaires.


D'après la tradition familiale égalemetn, la famille Badin possédait une auberge relais postal à Nivolas Vermelle. J'ai fait un certain nombre de recherche à ce sujet et j'ai effectivement trouvé dans les archives départementale, un certain Claude Badin, aubergiste qui possèdait des chevaux et s'occupait de transport. Ce relais de poste, je l'ai connu enfant, c'était une imposante batisse, situé juste en face dee établissements Paillet. Toujours, d'après la tradition familiale, ces cousins lointain, furent victime d'un importaznt incendie des granges et connurent de grosses petrtes.
Je pense que la devise de Nivolas Verelle ; " passe s'y mais ne t'y arrête pas" viens de cette époque et concerne le relais postal de l'époque, et cette maxime fait peut être allusion aux sinistres de l'époque. La maxime entière serait ; "au relais auberge de la poste, passe s'y mais ne t'y arrête pas"



Cet article viens de l'encyclopedie en ligne WILKIPEDIA.



"C'est en 1477 sous l'impulsion de Louis XI que furent créés les relais de poste. Les routes sont provisoires et aboutissent aux théâtres d’opérations militaires. Les relais sont espacés d’environ 28 km et sont dirigés par des tenants-poste, ancêtres des maîtres de poste. Les chevaucheurs ne transportent que la seule correspondance du roi.
Louis XII met le service des relais de poste à la disposition des voyageurs en 1506.
Les relais de poste vont se transformer petit à petit en écuries, pour permettre la poursuite de l'acheminement du courrier avec des chevaux frais, en auberges pour la restauration du personnel des Postes et des voyageurs, et en gîtes pour leur hébergement.
Concurrencés par le chemin de fer, les relais de poste ferment officiellement en France en 1870 sous le règne de Napoléon III.
Les relais de poste ont été les ancêtres du transport public d'aujourd'hui et plus particulièrement ont contribué à l'histoire de La Poste."